Le bon retour

LOL n°53  

A l’image de cette transat retour, le dernier tronçon maritime de notre voyage n’a rien d’une promenade de santé. En quittant les Açores il faut tenir compte du fameux anticyclone qui se balade autour de l’archipel et des dépressions qui peuvent nous permettre de remonter un peu plus vite à la faveur d’un vent de sud Ouest. Cette route qui n’est donc pas toute tracée, oblige parfois à tirer plein Nord pour tourner à droite vers la France une fois arrivé au niveau de la Bretagne voire plus Nord encore. Cela ne sera passera pas exactement comme ça pour nous.

Après notre dernière expédition camping à Sao Miguel nous envisagions de bricoler encore un peu avant de remonter vers l’île de Terceira, dans le Nord Ouest de notre route retour. Un coup d’œil à la météo lundi 3 août a déclenché des petits signaux qui semblaient dire :  « attention, météo incertaine, pour assurer, partez sans tarder » Le vent de Sud tourne au Nord en fin de semaine, de quoi réfléchir rapidement. C’est vrai que nous avons un peu de marge pour arriver le 22 à Lorient, mais finalement, nous estimons qu’une petite croisière de « décompression » dans les îles de Bretagne Sud ne sera pas inutile pour aborder les derniers jours d’août. Et pour que les 10 jours de traversée ne soient pas trop désagréables il faudrait mieux partir…demain dernier délai. Déjà…Je me précipite pour faire les derniers achats. Le formidable marché de Sao Miguel nous offre ananas et fruits de la passion locaux et quantité d’autres victuailles. Ce n’est plus l’heure mais je termine en vitesse des bouteilles de rhum arrangé et toutes mes conserves de thon. On ne sait jamais, si les poissons nous snobaient pendant la navigation…Au pire elles nous feront de bons souvenirs au retour.

départ au soleil couchant

Mardi 4 août  Notre ami Christian a pris soin de livrer son analyse météo, et nous partons vaguement rassurés sur ce qui nous attend. A savoir 3 jours de prévisions favorables et le reste…très imprécis, les modèles ne se mettent pas d’accord. Mais au moins, Christian veille et nous aidera à choisir la route. Le plein est fait, le bateau chargé de vivres. Dernier point sur la liste, Last but not the least : un détour chez le glacier local dont la carte ne cesse de nous enchanter. Avec la promesse d’authentiques sorbets et glaces au lait « maisons » nous entrainons là bas l’équipage de Pythéas, à peine débarqué de Terceira, et les allemands d’Oktant.

Jean et William : ne parlent pas la même mangue mais se comprennent très bien

Les adieux n’en finissent plus comme d’habitude et les petites courses de détail de dernière minute non plus mais nous avons la joie de quitter le ponton entouré des équipages que nous avons rencontrés au cours des deux dernières semaines : José, notre voisin célibataire sur un voilier de 16m, Alex le Russe et sa compagne Héléna, Biélorusse sur leur Hanse 430; les hollandais de Blue Scarlett, les allemands d’Oktant, les autraliens de La Vagabonde, sans oublier les équipages français notamment Galéa, et Arniwak, dont la Skippeure Nina vient d’acheter son voilier en Méditerranée et se promet de partir explorer le Groenland. Il est 19h30 enfin quand Lolita toutes voiles dehors glisse le long de la côte Sud de Sao Miguel que nous contournerons par l’Est. Il y a un peu d’excitation à bord, tandis qu’Hervé termine le rangement, lance le dîner et que j’envoie fébrilement les dernières nouvelles à terre pour profiter du réseau de téléphone. Et c’est bien connu, moins on accorde d’attention aux enfants, plus ils vous le font sentir à coup de cris, et quand les parents n’en peuvent plus ça se termine par des heurts et des grincements de dents.

Comme prévu les premiers jours sont ventés, dans la bonne direction et l’équipage reprend ses marques. Le plus dur à vivre, c’est, pour les parents, le retour des nuits de quarts…Il faut se réhabituer à vivre avec les coups de roulis, les bruits du bateau, et à l’endormissement sur commande. Et oui ma petite mère : vous avez 3 h pour dormir, alors dormez ! Heuu facile à décréter, surtout après 3h à tout faire pour ne pas trop dormir. Après plusieurs jours de « quarts blancs » vaincus par la fatigue, on s’endort à l’heure dite.

Avec Hervé nous alternons par tranche de 3 heures et selon un rythme bien établi depuis notre départ des Bermudes, c’est lui qui commence, assurant par la même le couchage des enfants. Ensuite il me réveille à minuit ou une heure selon l’heure de début et ainsi de suite, ce qui fait que j’assure de mon côté le réveil et le petit déjeuner. Dans tout cela on ne serait rien sans notre casque « anti bruit » un authentique casque de chantier, un achat tout à fait inattendu de la part d’Hervé qui a priori ne s’encombre que du nécessaire. Mais il faut avouer qu’il en fait maintenant partie. Il nous aide à nous isoler pendant les siestes de la journée ou nous endormir en début ou fin de nuit, quand le jour se lève et que la vie à bord reprend son cours avec son animation habituelle (si les enfants adorent échanger des secrets, ils ont plus de mal à les chuchoter)

Les nuits sont bonnes à bord de Lolita
Variante 1
Variante 2

Les premières journées, sous le signe du vent et du soleil, sont sublimées par la pêche d’une bonite de belle taille, qui nous assure un très bon repas, donnant à notre nouveau rapala à tête biseautée, cadeau d’Hervé à Pierre-Louis, une valeur extrême… qui sera démentie par la suite (mais on accusera la mer, la vitesse et la surpêche ! ) Avec le téléphone satellite, nous échangeons des nouvelles par écrit avec les voiliers qui ont quitté les Açores un peu avant nous. Ces petits messages réguliers, téléchargés avec la météo du matin, égaient les journées tout comme les messages de nos proches.

Quand le vent tombe autour du 7 août nous restons plein de foi en l’avenir. L’avantage c’est que nous pouvons couper les machines pour sauter à l’eau, se laver, se détendre et challenger papa sur les sauts les plus spectaculaires. La meilleure journée pour cela fut celle du 9 août, jour de la Saint Amour, et de mon anniversaire. Si l’on taira les chiffres qui s’additionnent, la fête fut parfaite. Les complices du bord avaient redécoré le carré d’une banderole artisanale, et après la baignade nous avions décidé de garder le moteur éteint pour mieux apprécier le déjeuner, véritable festin pour lequel nous avions dressé la table. Gâtée bien évidemment par mes amours d’équipiers, nous fûmes récompensés par ces bonnes ondes quand le vent se leva doucement à une allure parfaite pour notre LOLITA.  

Déjeuner de fête en terrasse
Juliette montre à Jean les positions de Yoga
le pompon c’est de saison, mais surtout, ça occupe 🙂

Nouveau départ qui va préluder à une période de vent plus fort, crescendo jusqu’au 11 août où nous à l’approche du Golfe de Gascogne nous allons affronter des vents de Nord Ouest de 22 à 24 nœuds avec rafales à 30 avec une mer de 2,20m. Sachant l’évolution à moyen terme, nous n’aurons pas à trop serrer le vent et cela donne un peu de champ à Lolita pour aller vite et éviter au maximum qu’il ne tape trop dans les vagues. Pour l’occasion, la trinquette est sortie, mais finalement ne la gréons pas, nous gardons un peu de puissance pour passer la mer. Dans ces conditions, la vie se concentre à l’intérieur, c’est encore le mieux, d’autant que les températures sont maintenant fraîches. Difficile à imaginer pour nos proches en France qui souffrent de la canicule.  Les nuits de quarts se dérèglent de nouveau car les mouvements du bateau génèrent une tension inhabituelle. En journée, nous écrasons pendant de courtes siestes réparatrices. Les enfants, qui ne font pas de sieste mais de grosses nuits de sommeil, commencent après trois jours de ce régime penché à tourner comme des lions en cages. Le carré se transforme en ring, ils jouent à s’envoyer des doudous à la figure, révisent les fondamentaux du rugby. Juliette n’est pas en reste. Evidemment, jeux de mains, jeux de vilains.  L’ambiance sonore à bord ne faiblit pas…

L’incroyable tour du monde de la famille Ukilé ! Vous connaissez ?
Cabane dans la couchette des parents
Jeux calmes (et toujours avec la famille Ukilé)
et pas calmes du tout…(et là, cherchez Charlie)
Hervé manœuvre en caleçon et prend sa douche en même temps, pratique !

Dans ces conditions, autant dire que nous guettons avec impatience l’accalmie. Elle se profile pour notre plus grand soulagement le 13 août. Cette fois c’est la bonne, le vent tourne, faiblit, la mer baisse d’un cran. Elle ne balaye plus le pont, traquant le moindre hublot entre-ouvert (je vous passe les épisodes savoureux des cascades d’eau se déversant par la descente du carré et des aspersions dans le cockpit de certains membres d’équipage, façon « lance à incendie »), mais continue à secouer un peu Lolita. La veille nous avons traversé le rail des cargos qui montent ou descendent vers l’Europe du Nord ou du Sud. C’est amusant car après une petite sieste, je jetais un œil à l’AIS plutôt muet ces derniers jours : et c’est une dizaine de petites flèches qui s’affichait alors ! Grâce au radar nous recevons leur nom, la taille, le type de navire, vitesse, direction et parfois la destination. Facile pour engager une conversation (en anglais) afin de savoir par quel côté nous allons nous aborder, pardon nous éviter…

Pierre-Louis s’intéresse de plus en plus à la navigation

Dans tout cela, l’équipage reste en forme ! Pas de malade en vue, l’appétit reste bien ouvert. Et nous nous régalons de bons petits plats au gré des conditions de mer et de vent : filet mignon aux champignons, steack avec pommes de terre revenues dans la graisse d’oie (merci aux amis d’Aimalaia qui nous avaient laissé une boîte de confit aux Açores aux bons soins de Peter Café), thon ou bonite avec ses pommes de terre au beurre salé des Açores et ses petits légumes, salades de toutes sortes avec avocats, choux rouges, tomates ou concombres, burgers, croque-monsieurs ; lentilles au chorizo, Dahl de lentilles, riz cantonais, Pastas bien sûr ! Et pour les desserts : tarte aux pommes, cake banane, tiramisu, fondant au chocolat, pastèque, ananas, salades de fruits frais, fromage blanc, compotes etc.  Comme vous le jugerez, nous mangeons sur Lolita aussi bien qu’à la maison, voire plus varié quand j’y pense ! Nous ramenons aussi des Açores du fromage, car les îles produisent chacune leur fromage à pates dure ou molle ainsi que des fromages. Et la bonne odeur de pain revient nous chatouiller les narines. Certains matins, Hervé pétrit le pain pendant son quart que j’enfourne dès mon réveil. Certains autres, je fais cuire à la poêle des petits pains, parfois fourrés d’un carré de chocolat, et comme a déclaré Jean ce matin s’il rencontrait une fée qui lui proposait d’exaucer un vœu, il demanderait qu’il pleuve des petits pains au chocolat dans le cockpit. C’est vous dire l’instant de volupté qui a traversé Lolita.  

Pancakes du dimanche

Avec les enfants, nous parlons du retour bien sûr. Chacun se réjouit de retrouver famille et amis. Jean voudrait bien repartir pour un tour du monde. Les autres l’expriment moins, mais ils sont au moins tous les trois d’accord sur le bateau et la durée : deux ans ; sur un cata ! Et nous ? Nous les voyons tellement à l’aise à bord et de plus en plus intéressé par la navigation et les manœuvres que nous regrettons un peu de n’avoir pas vu plus large. Les pauses café de l’après midi sont propices aux discussions, plus que lorsque nous nous croisons la nuit les yeux gonflés de sommeil entre deux quarts ! Organisation du retour, appréhensions, mais aussi perspectives. Nous essayons de nous projeter dans les prochains mois. Une chose est sûre, notre programme à court et moyen terme est ficelé par la reprise de nos activités professionnelles ou écolières. Là-dessus, il n’y a pas d’état d’âme à avoir ! Mais pour la suite, tout est permis…

Vendredi 14 août – Le vent nous a fait des blagues hier soir, pimentant nos quarts, voile/moteur/voile/moteur…moteur !

Dans l’après-midi, le soleil revient, et le vent aussi. Terre en vue, c’est la fête à bord, Pierre-Louis l’a vue en premier ; il scrutait l’horizon depuis plusieurs heures. Lolita glisse sur une mer plate et nous rapproche tranquillement des îles. Dernier coucher de soleil, pastas bolognaises…Les enfant se couchent mais se relèvent peu après lorsqu’ils réalisent que c’est la dernière nuit en mer. Les voilà tous les trois apprêtés, polaires et pantalons, frontale sur le nez, cartes du ciel pour observer les étoiles, et ça devise gaiement, avant d’abandonner Hervé et Lolita à la nuit d’été. Je chausse mon casque anti bruit jusqu’au prochain réveil. Cette nuit là il n’y aura que deux quarts, car l’excitation nous empêche de dormir, et les enfants sont eux-mêmes sur le pont dès l’aube.

« check mon frère » Belle Ile à l’horizon !
Dernier coucher de soleil, les enfants posent avec une certaine fierté

Dimanche 15 août : 7h30 nous jetons l’ancre à Hoëdic ! On se pince pour y croire, nous sommes de retour !

25 réflexions sur “Le bon retour

  1. Sarah

    Bonjour à tout l’équipage
    Je vous souhaite un bon retour. Merci pour ces toujours joyeux récits, pleins d’emotions palpables. Une bien belle plume, qui nous a transportée à bord de Lolita.
    À bientôt
    Sarah

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  2. Anne-Sophie

    La fête est finie. Pour vous et pour nous aussi. Merci, merci pour vos partages qui ont ouverts nos horizons et ensoleillés quelques-uns de nos quotidiens ! Grâce à vous nous avons aussi vécu une aventure extraordinaire. Hâte de vous retrouver tous, à la fin de cette semaine. Plein de bisous !

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  3. hugdum

    Nous aurons eu l’impression de cultiver une intimité que nous ne vivons pas en Bretagne et tout ça avec des distances océaniques entre nous! Bravo! Bravo pour votre projet, bravo pour ce retour réussi et merci d’avoir su le partager et nous le faire vivre !
    Nous ne serons pas des votres le 22 août car retour dans la nuit du 22 et départ le lendemain pour … Houat !
    Vous êtes un quintet au top 👌🏻
    Les DumaS

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    1. Astrid

      Merci pour ces beaux récits et pour cette vie de famille en bateau ! Nous avons aussi rêvé de ce casque anti bruit lors de notre croisière cet été ! Bon retour à vous, bon atterrissage, à bientôt peut-être à Lorient.

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    2. Hello Hugues, merci pour tous tes messages et le suivi de l’aventure, nous espérons vous revoir bientôt autour d’un terrain de rugby ou sur un bateau. J’espère qu’Eraunsia pourra remettre son périple aux Açores, c’est une super destination comme tu as pu le deviner. Nos salutations à Pijo Bonne rentrée et à bientôt !

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  4. Dumas

    Merci pour ces aventures que nous avons vécues avec vous par procuration.
    Vos récits et vos photos étaient un vrai régal et nous ont rappelé nos « petites » croisières en famille avec les Jaray et les Lescanne.
    Nous avons suivi votre retour par Dolink, avec la position, le cap, le vent : très intéressant. Nous avons compris que vous n’iriez pas aux Scilly, comme prévu initialement. Vous auriez pris le risque d’une quarantaine anglaise anti-frenchies.
    Bon retour en France.
    Achetez des masques et préparez vous à une ambiance plus anxiogène……
    Amitiés et checks à tous
    Gérard et Francine Dumas

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  5. Bravo et bon retour ! Merci pour ces récits si vivants dont la lecture est très agréable. Profitez bien de vos derniers instants marins en Bretagne. Nous attendons notre tour depuis Praia da Vitoria pour filer vers la Bretagne également. Au plaisir de vous recroiser peut être un jour , à bord d’un cata ou pas… Mathilde & Jean-Luc ((Pythéas)

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    1. Sylvie et Pierre / AREITI

      Contents de vous savoir bien rentrés
      ! Nous avons bien pensé à vous 5 pendant notre traversée vers le sud du Portugal… Le dessin de Juliette nous a accompagnés jusqu’au bout !
      AREITI a retrouvé son port d’attache marseillais hier a 5h30.
      Le retour « en ville » est un peu brutal !
      Nous espérons vous voir bientôt !
      Des bises à partager
      Sylvie et Pierre

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  6. David et Raphaëlle

    Superbe ! Quelle belle aventure en famille ! Et en plus vius avez croisez Riley et Elayna de La Vagabonde 😲 (j’aime bcp leur blog de voyage). Profitez bien de vos dernières journées à bord, et à samedi !

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  7. Michel Jouannic

    L’élégance du voyage itinérant.
    Un jour , un matin, on décide vraiment de partir en voyage. D’oser mettre de coté durant un moment, le bureau, le studio et son auto. Quelques semaines, quelques mois, ou une année peu être, et prendre le temps de voyager. D’abord on porte le voyage, puis au fil des jours, des semaines, c’est lui qui nous porte. A pied , à vélo ou en bateau, peu importe le mode de transport, se déplacer jours après jours, mettre un pas devant l’autre, ou un mile puis un autre, devient le fil conducteur de notre voyage itinérant. Celui-ci nous ouvre l’esprit vers d’autres horizons, d’autres univers et autres réflexions, d’autres paysages et d’autres visages, que le sédentaire peine à comprendre. De retour de son voyage, ce dernier, revenu sur le plancher des vaches, gardera toujours à l’esprit l’élégance du voyage itinérant…
    Merci pour ce beau voyage itinérant, Caro, Hervé, Juliette, Jean et Pierre-Louis..

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  8. isadidiertravel

    Bravo quelle épopée ! Nous avons tout suivi de nos terres du Lot.
    Un régal et on admire vos talents de navigateurs !
    Les Açores, on ira , vous nous avez fait envie!
    Bravo encore et bon retour chez vous
    Isabelle

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  9. Colette Bernard

    Trop top encore, votre dernier (?) récit de navigation en pleine mer, et dernier (?) coucher de soleil ! Que de récits encore à entendre à votre retour sur la terre ferme ! Je me réjouis que vous abordiez la rentrée « gonflés à bloc ». Faites la fête encore avant votre arrivée au port ! Je vous embrasse de tout coeur xxx Colette Envoyé de mon iPhone

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    1. Paus Alicia

      Vous voilà déjà de retour des images et des souvenirs plein les yeux. Quelle superbe aventure! Je pense bien fort à vous pour cette rentrée. Profitez bien de la famille et de vos amis. Alicia

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