LOL n°48

Bonjour à tous,
Et voilà, nous y sommes ! Après 15 jours de mer, nous voici à Horta, sur l’île do Faial, aux Açores. 15 jours d’une navigation sans encombre, qui a glissé comme du sable (pardon de l’eau) entre les doigts. Par rapport à la transat aller, quelle sinécure ! Une vraie promenade de santé : vents modérés à faibles, mer calme, surprises quasiment quotidiennes, ambiance merveilleuse, des enfants au top. Seul bémol : pas mal de moteur et un spi déchiré (nous y reviendrons).
Pour ceux qui n’auront pas le temps de lire cette chronique en entier résumons en chiffres : milles parcourus en 15 jours 5 h et quelques secondes ; 2 cachalots ; des dizaines de dauphins en chasse ; des globicéphales ; 2 poissons pêchés soit 12kg de protéines fraîches ; 7.5kg de pain maison ; 1 gâteau par jour mais un seul au chocolat ; 1 seul rapala perdu ; 100 parties de Uno ; 6 paquets de MM’s (en douce) ; 1 seule et unique prise de ris ; 60 quarts de nuit à partager en 2 ; entre 1 et 22 nœuds de vent ; 100 heures de moteur
Pour ce post, nous vous proposons quelques morceaux choisis de notre vie à bord, écris au fil de l’eau durant cette transat! Bonne lecture !

Adieu Bermudes
Ah, que nous sommes heureux, ce lundi matin, de pouvoir enfin quitter les Bermudes. Non pas que nous nous soyons ennuyés durant cette drôle d’escale mais deux semaines entières confinés sans mettre le pieds à terre, à la longue, ça devient un peu pesant surtout que nous en reprenons pour deux semaines avec la transat. Dans ces conditions, quel doux plaisir de remettre les voiles, reprendre la mer, repartir en voyage. Certes, le vent est aux abonnés absents et il nous faudra certainement une voire deux journées de moteur pour toucher un peu de vent. Mais en cette belle journée, nous avons l’impression d’être tels des prisonniers recouvrant la liberté.
Ce matin, nous avons dit au revoir à nos amis de Mecton, Jérôme et Quentin, vous savez, les amis des requins (cf post précédent). Hier, ils sont venus diner à bord et nous ont offert deux précieux rapalas (leurres de pêche), au grand bonheur des enfants. Nos routes, croisées ici aux Bermudes, se séparent également ici. Nos deux amis prévoient de faire route directement sur Brest, le port d’attache de Mecton. Trois semaines de mer environ devant eux, avec une route beaucoup nord, aux limites des bancs de Terre Neuve. Mais nos sillages se recroiseront certainement très vite. Bons vents Mecton, je me suis revu 18 ans en arrière lorsqu’avec Brice et Eric, je naviguais sur Kifouine. Une bien belle rencontre !

La pêche de la dorade coryphène
Alors que nous sommes partis depuis plus de trois jours, notre tableau de pêche est toujours et aussi désespérément vide. Aucun poisson, ne serait-ce qu’un tout petit, n’a daigné venir tâter de nos petits leurres. Pourtant, nous n’avons pas lésiné sur les moyens. Deux traines, l’une avec un rapala en forme de sardine donné par Laurent et Maria Swan (catamaran Gaia) ; l’autre par nos copains de Mecton, la veille du départ : une authentique pièce de collection, en forme de poulpe lesté, avec plumage de camouflage multicolore, une vraie merveille.

Mais voici qu’en cette fin de journée, au moment où nous n’y attendons le moins, le miracle se produit. Caro sort dans le cockpit pour vérifier la bonne marche du bateau et le réglage des voiles. Mais son regard est immédiatement attiré par la traine. L’élastique est tendu comme un arc. Elle porte son regard au loin et que voit-elle de ses yeux bleu-ciel stupéfaits ? je vous le donne en mille : Un poisson, un vrai, qui jaillit de l’eau en bonds furieux. « Ca mord sur la traine ! on a un poisson » s’exclame-t-elle. A ces mots magiques, tout le monde se précipite aussi dehors. Les enfants sont aussi survoltés qu’une bande d’étourneaux la veille d’un départ pour la grande migration. Je me précipite sur la barre pour stopper le bateau, Pierre-Louis s’attaque à rembobiner le fil de la canne à pêche (car oui nous n’avons pas une mais deux prises en même temps !) et Caro se débat déjà pour essayer de remonter celui de la traine. C’est une dorade ! Et elle n’est pas petite, au moins un mètre. Après quelques minutes d’un combat intense (à mains nues !), elle se laisse ramener au bateau. Je me saisis du crochet, attrape la bête et la projette d’un coup dans le cockpit. Là, le spectacle est digne des jeux du cirque. La dorade se débat comme une folle, faisant des bonds dans le fond du cockpit… je m’empare de la bouteille de rhum pour lui en verser une rasade dans les ouïes. Le procédé est radical. Après quelques bonds, elle rend les armes. Dans l’intervalle, l’autre dorade a, elle, pris la poudre d’escampette. L’agrafe qui retenait le leurre a rompu… Nous sommes bien déçus, surtout qu’il s’agissait du cadeau de Mecton, le fameux poulpe à plumes multicolore, la pièce de collection…

Mais revenons à notre belle prise, qui pour le coup, nous donne tant de joie. 1 mètre 14, 7.7 kilos. On en a pour notre argent ! Dans les règles de l’art, Jean remercie « sœur dorade » des succulents repas qu’elle nous réserve et s’excuse auprès d’elle du sort que nous lui infligeons ! A ces mots, la pauvre bête, si belle avec ses couleurs jaunes et bleues, sa tête proéminente, rend l’âme.
Après une séance nettoyage du bateau (le cockpit est une vraie scène de crime, la dorade, dans ses derniers sursauts, ayant fait gicler du sang partout, il y en a même sur la barre à roue), je m’attaque au dépeçage de la bête, sous les yeux de Jean fasciné par le spectacle, et surtout par le contenu de l’estomac de la pauvre bête (« ouvre, papa, ouvre, je veux savoir ce qu’elle a mangé ! »).


Je passe plus d’une heure sur la tâche, remplis un saladier entier d’énormes filets. Nous en avons pour au moins deux ou trois jours ! Pendant ce temps, Caro commence la préparation de la recette qui nous fait saliver depuis notre départ des Bahamas : un poisson cru à la tahitienne. Il s’agit de faire cuire des morceaux de poisson frais dans du jus de citron, puis de l’assaisonner avec du lait de coco, et un émincé de carottes, oignons, ail et surtout du gingembre et du poivre… Hum, un régal.
Saint François d’Assise !
A bord, dans l’un des paniers d’osier qui nous servent de rangement, dormait depuis le départ de Lorient, un disque CD racontant la vie de Saint François d’Assise. Je ne sais plus qui nous a offert ce CD, mais toujours est-il que les enfants l’ont découvert ces derniers jours, et depuis, voici qu’il tourne en boucle, quasiment quotidiennement, dans le carré de Lolita… Après les histoires savoureuses de la rue de Broca (incontournable pour les enfants), nous voici donc dans les histoires de saints ! Mais celui de Saint François d’Assise est particulièrement bien choisi. C’est lui en effet qui avait pris pour habitude, non seulement de prendre soin des pauvres, mais surtout de « célébrer » la nature, ses créatures et ses éléments, en les nommant par un fraternel « frère » ou « sœur » : Frère soleil, sœur lune, frère loup, sœur la mort… Cela a certainement impressionné les enfants car depuis quelques jours, Jean et Juliette se mettent à saluer tous les éléments qui nous entourent par un « bonjour notre sœur la mer », « bonne nuit frère soleil », « Pardon sœur dorade de t’avoir tuée pour te manger. » Bref, c’est assez savoureux, et surtout tellement rafraichissant et encourageant pour nous, les parents ! Oui, la nature est bien notre sœur, et il s’agit de la respecter, de la préserver, autant qu’on aime y vivre et l’observer. Bon, effectivement, on n’a quand même pas hésité au moment d’achever cette pauvre dorade, mais, relativisons, on n’est pas dans la pêche industrielle et il faut bien se nourrir !

La mort du beau spi « Banque Populaire ».
Ah… notre spi. Pour reprendre le chanteur Gainsbourg, on pourrait chanter « Il était beau, il était blanc, il sentait bon la brise chaude, mon spi de tête ». Il faisait tellement bien son travail ces derniers jours. Par 12 / 14 nœuds d’un vent bien établi qui nous poussait par l’arrière, il nous tractait en direction de notre destination telle la montgolfière des naufragés de Jules Vernes en direction de l’ile mystérieuse, gonflé par le vent, se balançant nonchalamment à la proue de notre petit voilier, stable en toutes circonstances, le port altier malgré des dimensions un peu courtes. Mais voilà, dans un petit grain pourtant inoffensif, le seul que nous ayons rencontré sur notre route, voici qu’au moment de l’affaler, la voile se déchire d’un coup et sur toute sa hauteur… quelle déception ! surtout nous sommes très embêtés car la voile appartient à une amie de Caro, Jeanne Grégoire, qui nous l’avait gentiment prêté pour le voyage. Et l’inscription « Banque Populaire » n’était pas celui d’un de nos sponsors pour la course mais celui de Jeanne, qui a navigué sous les couleurs des banquiers pendant plusieurs saisons fastes en Figaro 2. On y avait pourtant pris soin de ce spi, le sortant seulement lorsque les conditions le permettaient, ce qui était le cas ces derniers jours. Mais voilà, il a sans doute eu du mal au bout du compte à digérer les petites rondeurs et les kgs supplémentaires de notre Lolita (comparée à un Figaro 2). Nous rangeons les différents morceaux de la voile dans le sac à voile, et nous en remettrons au verdict d’un voilier avisé pour savoir si une 3e vie lui sera offerte.


Les jours qui passent !
Une semaine que nous sommes en mer ! Le temps s’étire et pourtant les jours défilent. Le rythme est bien établi à bord. Le matin, pendant mon dernier quart, je (Caro) prépare le petit déjeuner, met de l’ordre dans la cuisine. Les enfants émergent toujours dans le même ordre. Le temps de faire cuire le pain pétri par Hervé pendant son quart ou des petits pains à la poêle à l’étouffé (là c’est moi, pas besoin de faire reposer la pâte) ou selon les jours, un bon porridge au raisin secs ou le dimanche les incontournables pancakes…nous partageons le petit déj en terrasse quand Hervé émerge de la cabine (difficile de rester éveiller plus longtemps avec les babillages dans le carré). Puis, alors que les enfants se consacrent à leurs jeux respectifs, nous, les parents « débriefons » de la nuit, et étudions la météo et la route à suivre. Sur ce point, petite parenthèse, nous avons la grande chance d’être conseillés par Christian Dumard, un ami de Caro, spécialiste de cette discipline si propre aux marins, le « routage ». Fidèlement, chaque matin vers 7 heures, Christian nous adresse ses instructions, avec le « waypoint » à atteindre, et les prévisions attendues sur zone. Quel confort de naviguer dans ces conditions !



Mais revenons à nos moutons, le déroulement d’une journée-type : après le petit déjeuner, et les legos, on essaie, Caro ou moi, de faire un petit peu d’école aux enfants. Calcul mental, petites dictées, révisions des verbes, un peu d’histoire, un peu d’anglais… Hier, profitant d’une accalmie, et d’un temps magnifique, c’était l’heure du grand nettoyage et d’une bonne douche pour l’ensemble des marins. C’est le grand jeu, s’envoyer des grands seaux d’eau de mer à la figure ! Les enfants adorent !
Voici déjà l’heure du déjeuner. Malgré les réserves de frais qui s’épuisent, nous (enfin surtout Caro) trouvons toujours des idées pour nous renouveler. Hier, grâce à la belle dorade que nous avons pêchée jeudi, Caro a cuisiné une brandade délicieuse.



Repas du dimanche
Le Uno, jeu national de Lolita
Le uno, c’est Le jeu qui a la cote, en ce moment sur Lolita. On y joue matin, après midi et soir, au cours de parties acharnées. On se délecte Caro et moi d’observer les enfants y jouer avec autant de passion. Naturellement parfois les cartes volent, les noms d’oiseaux fusent : « Tricheur, tu as regardé mes cartes » ; « Mais non c’est toi la tricheuse, tu n’as pas dit contre-uno en premier, c’est moi qui l’ai dit ! ». Ce qui est drôle, c’est qu’entre les règles douteuses qui apparaissent tout à coup, les alliances de circonstance, les cartes cachées telles des trésors inestimables mais montrées ostensiblement (et bien involontairement) en tentant de voir celles du voisin… Bref, on ne s’en lasse pas, sauf lorsque les accusations de tricherie se transforment en pugilas (ce qui est régulièrement le cas), lesquels dégénéreraient vraisemblablement en fratricides (ou soeuricide) sans une intervention adulte autoritaire… Par bonheur, ce sont plus souvent les rires et les cris de joie qui se font entendre. Oui le Uno, c’est une sacrée trouvaille et on ne peut que le recommander à toutes les familles qui un jour s’élanceront à leur tour sur les eaux du monde. Il faudra quand même profiter des anniversaires à venir pour renouveler le stock. Nous avons découvert (ou redécouvert) plein d’autres jeux sur les bateaux des copains.




Retour vers le Nord
En remontant vers les Açores, nous mettons cap au Nord Est. La particularité de cette Transat retour consiste à jouer avec d’une part l’anticyclone qui se balade du Nord au Sud des Iles des Açores, en restant suffisamment éloignés des zones de pétole générées par ledit anticyclone, et d’autre part les dépressions qui naissent sur les côtes américaines et traversent vers l’Est et qu’il est sage d’éviter. En d’autres termes, il s’agit de naviguer entre la peste (la pétole) et le choléra (les vents violents des dépressions). En termes plus « techniques », naviguer en bordure nord de l’anticyclone, sans toutefois remonter trop Nord afin de rester dans le Sud des dépressions avec leurs vents portants, ce qui permet de s’en échapper facilement si besoin. Et l’expérience nous a montré que ces dépressions pouvaient être assez actives et demander vigilance. Dans tout cela il est assez confortable d’avoir quelqu’un à terre qui veille sur nos arrières ou sur les zones de calme ! Plus on remonte au Nord, plus…il fait froid. La latitude 41°N correspondant à la limite des glaces…

Mais par un heureux hasard lié à nos déboires de gréement et l’arrêt aux Bermudes, la fenêtre météo que nous avons choisie nous offre un temps très tranquille (d’aucun dirait de « demoiselle » et en plus nous n’aurons pas besoin de grimper plus haut que 39°30’N avec des vents portants et en bordure de l’anticyclone : avec comme corollaire des températures douces en journée. De quoi se réacclimater tranquillement quand on tourne le dos aux Tropiques ! L’autre particularité de cette Transat, c’est que vous naviguez pendant un long moment plus près des côtes de Terre-Neuve que des Açores, à quelques centaines de milles de Saint Pierre et Miquelon. On se dit que le Groenland n‘est plus si loin et ça donne des envies de revenir par ici. Nous y avions songé d’ailleurs mais cette route retour s’inscrivait plus d’un programme de deux années.
Nos amis de Mecton, l’un des bateaux partis des Bermudes le même jour que nous, nous enverront un petit message du bord en direct des bancs de Terre Neuve en plein brouillard. Mais les garçons filent directement sur Brest sans arrêt aux Açores. En mer, la route la plus rapide n’est pas forcément la plus courte, elle vous amène parfois à de curieux détours.


Les lectures du moment
Comme nous l’avions déjà évoqué dans l’un ou l’autre de nos précédents posts, la lecture est l’une des activités les plus pratiquées, avec la cuisine (la vaisselle) et les jeux, sur Lolita lorsque nous sommes en navigation, sans oublier les séances cinéma… Et cela concerne tout l’équipage sans distinction. On lit, on lit, on lit. BD, revues, romans, livres d’histoire, carnet de chant, livre de cuisine tout y passe.
Juliette s’est ainsi lancée dans la lecture des aventures de Oui-Oui, petit lutin au bonnet à grelot et de son taxi jaune qui parle. Cette lecture nous ramène, comme par magie, Caroline et moi, à des souvenirs marquants de notre enfance, parmi les premiers que nous en avons. J’ai 7 ans. Je suis à Juan les Pins, dans l’appartement de mes grands-parents Olagne, allongé sur un divan, pendant le sacro-saint « temps calme », après le déjeuner du midi. A côté de moi, ma chère cousine Raphaëlle qui m’accompagne pendant ces vacances de février et avec laquelle j’ai pris pour la première fois l’avion, une Caravelle, entre Lyon et Nice. Dehors, le soleil resplendit dans le ciel azur et les mimosas, en pleine floraison, donnent aux paysages des allures d’été éternel. Nous dévorons nos Oui-Oui respectifs, comme des carnivores de livres… A l’évocation de ce souvenir, je m’interroge : Juliette gardera-t-elle aussi le souvenir de notre présent voyage ? De ces moments, allongée dans le carré de Lolita, naviguant en plein mer, où elle lisait son premier Oui-oui ? Jean comme je le disais précédemment est dans sa période mystique. Il lit et relit, en l’écoutant sur le lecteur CD, l’histoire de Saint François. Cela ne fait pas encore de lui un saint, loin de là, mais ses réflexions nous font bien rire…Il a commencé la série des « Cabanes Magiques », il y en a 45 épisodes, de quoi occuper ! Quant à Pierre-Louis il dévore sa liseuse dès que nous la garnissons de nouveautés. Lit et relit plusieurs fois les livres qu’il a aimé, comme ceui la 2e guerre mondiale. Un bon dictionnaire illustré fait office d’encyclopédie. Nous sommes bien content de l’avoir sous la main celui-là car au milieu de l’Atlantique impossible de s’en sortir avec Wikipédia.

Et les parents dans tout cela ? C’est bien simple, on se régale. En écumant notre bibliothèque papier et numérique nous rattrapons plusieurs années de disettes. Parmi les livres engloutis ces derniers temps citons : « Dieu et nous sommes seuls pouvons » de Michel Folco, l’histoire édifiante d’un bourreau du 16ième siècle, pardon, d’un exécuteur des hautes œuvres, Justinien Pibrac, et de ses descendants : on se disputait la liseuse tant on se régalait, cette lecture nous tenant en haleine durant nos quarts de nuit. Parmi les autres lectures : les Actes des apôtres, retraçant l’histoire de la première communauté chrétienne et les voyages missionnaires de l’Apôtre Paul. Passionnant sur le plan culturel et historique, mais aussi sur le plan humain. Les premiers disciples du Christ étaient quand même, quoiqu’on en dise, et indépendamment du caractère religieux, de sacrés personnages, doués d’une foi, d’un courage et d’une volonté hors du commun ! Ou encore : Jean-Francois Manchette (un livre que m’avait offert ma bonne copine Anne-Sophie, lors de mon premier voyage sur Kifouine. Je ne l’avais pas lu à l’époque, et je me délecte de ces histoires de truands, pleine d’excentricité, de bons mots et d’humour noir… Un régal. Pas étonnant que plusieurs de ces nouvelles aient été reprises et dessinées par le génial Tardi. De l’or en barre, et pas que !

Les horribles tortures des « hommes de guerre portugais » (ou « Galères portugaises »)
Ah maudite, maudite, maudite créature ! Non contente d’envahir la surface des flots, avec tes milliers de consoeurs, tu es douée de pouvoirs démoniaques. Et pourtant, tu n’as pas l’air de grand-chose, petite créature frêle et chétive, à te balancer docilement, telle une brindille, au gré des vents et des courants, à la surface de l’eau. On te donnerait même le bon dieu sans confession, tant ton anatomie, petite protubérance translucide, surmontée de sa curieuse crête rose, (qui te donne, il est vrai, de petits airs de conquistador portugais si on te compare à la forme de leurs casques, d’où leur surnom), semble fragile et inoffensive… Mais quelle sale vicieuse es-tu, lorsque par mégarde, l’une de tes tentacules gluants, que tu caches sous l’eau, vient à nous efflorer. Ta piqure est aussi douloureuse que celle d’une guêpe, ta brûlure, aussi vive qu’une trainée d’alcool sur une plaie à vif…


Le premier touché est Pierre-Louis. Alors qu’il remonte la ligne de pêche, après le diner, et qu’il fait déjà noir, il se met à hurler. On ne comprend pas ce qu’il a, on lui demande de se calmer, de nous expliquer ce qui se passe… Le pauvre est en pleurs, et hurle de plus belle, se tapant rageusement les bras et les mains, tel un possédé du démon… Quelques minutes plus tard, c’est à mon tour d’être pris du mal mystérieux, qui me fera comprendre sa cause. Je vous préviens tout de suite, la scène est plus que cocasse et heureusement que le ridicule ne tue pas : Alors que je m’apprête à uriner, par-dessus le bastingage, je sors en toute innocence mon « machin » à la main, comme c’est l’usage. Tout en urinant, je commence à ressentir une étrange sensation de picotement, puis de brûlure. Et là, je comprends : en remontant la ligne, Pierre-Louis a ramené d’innombrables tentacules de méduse à bord. Dans le noir, il en a maculé le patara (le câble qui tient le mât à l’arrière du bateau) et le portique arrière auquel on ne cesse de se tenir pour se déplacer dans le cockpit. Passant derrière lui, je m’en suis mis à mon tour plein les mains, qui ont atterri sur l’ensemble de mon bel organe reproducteur, me faisant bientôt suffoquer de douleur. J’en ai les larmes aux yeux, mordant une serviette de toutes les dents, tant la brulure est insupportable… Caroline et les enfants me regardent les yeux ronds. Entre rires et larmes, Pierre-Louis qui commence tout juste à se remettre et moi qui hurle à la mort, la scène vaut son pesant d’or.
Mais ce n’est pas fini. Le jour suivant, en pêchant un spécimen de cette horrible bestiole pour l’observer de plus près, j’en mets par mégarde sur le ventre de Juliette. La danse de Saint Guy recommence. Juliette se transforme en sorcière de Salem. Elle hurle comme jamais je ne l’ai vue hurler, se frappant le ventre comme Pierre-Louis la veille. Elle est comme folle, manquant de larmes tant la douleur la saisit. Caroline la prend dans ses bras, lui passe de la crème cortisone anti piqure… quelques minutes plus tard, heureusement, la douleur passe… Les traces de sa piqure sont impressionnantes… Je me confonds en excuses. Elle m’embrasse. Heureusement que les enfants ne sont pas rancuniers, elle m’aurait percé les yeux !


Douches à l’eau de mer, pipi au balcon et lessives à la mano !
L’hygiène en mer, on ne va pas vous mentir, est une toute autre affaire que sur la terre ferme ! D’abord parce que là nous sommes, aucune pollution, aucune saleté (à part la nôtre), ne pénètre à l’intérieur du bateau. Nous sommes certainement dans un des lieux les plus aseptisés qui soient ! Ensuite parce que nous faisons tellement peu d’exercice que nous évitons les affres de la transpiration. Enfin parce que sur un bateau, l’eau douce est un bien précieux, et qu’il convient de l’économiser. Mais on remplace avantageusement par des bains d’eau de mer et des batailles d’eau sur le pont (qui nous ont couté un seau d’ailleurs). A vrai dire sur cette transat, corollaire de l’utilisation forcée du moteur (et donc du dessalinisateur) nous ne manquons pas d’eau, ni même d’eau chaude. Alors après les jeux à l’eau de mer, nous avons le luxe du rinçage à l’eau douce. Elle nous sert aussi à « lancer » une lessive de temps en temps. C’est-à-dire remplir un seau et frotter. Et non, il n’y a toujours pas de machine à laver à bord. Nous avons pu constater en revanche que de nouveaux bateaux en étaient équipés !
Dans ces conditions, pas d’excuses pour les enfants : champoings et surtout brossage de dent restent obligatoires. Les enfants ne sont pas toujours emballés par l’exercice bi quotidien mais nous, les parents, tenons fermes (sur ce point, ce n’est pas parce que nous sommes en bateau que cela change la donne !). Le reste du temps, les enfants sont soit en caleçon et culotte, soit en maillots de bain, soit en tenue d’Adam. Eh oui, même si la chaleur des Tropiques relève de l’histoire ancienne, les journées restent belles et douces (les nuits commencent à être fraiches), et nous en profitons pleinement. Les maillots de bain déjà rapiécés commencent d’ailleurs à être usés jusqu’au fil.

Et tout d’un coup, ça (re)mord à l’hameçon !
En ce matin (nous sommes mercredi 24 ou jeudi 25), Caro et moi discutons des menus des jours à venir. Se renouveler chaque jour pour trouver deux idées de repas (déjeuner et diner) n’est pas un exercice anodin, et bien que Caro y excelle, aujourd’hui, l’imagination nous fait un peu défaut. D’autant plus que notre frigo commence sérieusement à se dégarnir et que les aliments frais (légumes, viandes, jambon), sont bientôt épuisés.
- Que penses-tu d’une petite salade de choux avec du thon en boite, lui dis-je ?
- Oui, pourquoi pas, me répond Caro d’un air peu convaincu. On pourrait faire des pommes de terre, ou des lentilles corail. Si seulement on pouvait pêcher…
Cette petite réflexion, soufflée sur un air de dépit (cela fait une semaine que nous n’avons plus pêché, depuis la dorade coryphène), devait certainement être prémonitoire. Quelques minutes plus tard, comme par miracle, la ligne de la canne à pêche se déroule d’un coup. « Ziiiiiiii, ziiiiiiiiii », quelle douce musique que celle du moulinet qui se dévide. Je me jette sur la canne à pêche, Caro stoppe le pilote automatique et met le bateau à la cape. Le combat commence. Est-ce une nouvelle dorade ?? Non, cette fois le poisson semble résister plus fortement et plonge à plusieurs reprises. Je dois m’y reprendre à plusieurs fois, laissant filer puis remoulinant, laissant filer puis remouliner. La canne à pêche ploie comme un roseau dans la tempête, je l’imagine dix fois se briser net, mais non, elle résiste… Quand enfin, j’arrive à le ramener près du bateau, l’animal dévoile un dos bleu pétrole. Un thon ? une bonite ? Non le poisson a un rostre, « les enfants, il a un rostre !!! », c’est un espadon ou un marlin ! Il fait 1 mètre 43 et 5,5 kg. Je dis « petit » car ces poissons peuvent atteindre 2,5 mètres de long et peser une soixantaine de kg. Après recherche il s’agit plus précisément d’un Tetrapturus pfluegeri ou encore un Longbill Spearfish (Espadon à long nez) soyons précis. Une espèce de Marlin plus petit que le Marlin bleu commun, un magnifique poisson à la chair plus fine que son cousin dont nous nous régalerons pendant plusieurs repas. On le croirait peint d’une couleur bleue pétrole qui déteint dans le fond du cockpit. L’un des rêves des enfants est exaucé, ils en parlait souvent depuis qu’ils avaient vu le film de Kifouine et leur père remonter un espadon voilier ; et le nôtre aussi mais pour des raisons plus terre à terre…



Les veillées, instants privilégiés de notre vie à bord
L’une des animations du bord, ce sont les veillées, que nous organisons une à deux fois par semaine. Comme souvent, la première d’entre elles tient plus du chahut improvisé que du spectacle bien rodé : On chante (Caro a sorti son ukulélé), on joue (jeux du mimes, téléphone arabe), et les enfants font leur première « performance » : une chanson, une histoire, une blague. Mais hier soir (nous étions samedi 27), après une préparation intense durant une bonne partie de l’après-midi, c’est une vraie soirée « cabaret » qui s’est déroulée à bord de Lolita. Avec, en ouverture, une histoire inventée par Juliette (« Pris au piège dans la forêt de Larmor Plage »), avec Gaspard le loup, Jacqueline la renarde, Victoire la poule rousse et Victor le cousin du lièvre… une sombre histoire de kidnapping au cœur de la forêt et d’évasion improbable…). En première partie, un intermède musical de Jean (au Balafon du Sénégal), puis une chanson écrite par Hervé et mis en musique par la talentueuse Caroline (sur l’air des Champs Elisés de Joe Dassin). A l’entracte, un délicieux pouding au chocolat. En deuxième partie, un merveilleux spectacle de marionnettes, écrit et mis en scène par Pierre-Louis, et joué par lui-même, Jean et Juliette (une rencontre d’un koala et d’une langouste, laquelle apprend au premier l’art de la plongée sous-marine). Et pour conclure, une série de jeux de rôle et de mimes. Quelle soirée ! Les enfants sont ravis, les parents aussi. Ne manquent que les cotillons et le champagne. On chante et on danse sur Lolita qui, sans doute dissipée par l’air de fête et la bonne ambiance, en a oublié et sa vitesse et son cap… Nous nous trainons à moins de 3 nœuds, cap sur le Cap Vert… Mais qu’importe, ce soir nous sommes heureux et nous célébrons notre bonheur d’être en mer, en famille. Jean nous confie qu’il voudrait repartir faire le tour du monde et se serre contre son grand frère, lui qui, un peu plus tôt dans l’après-midi, voulait « prendre sa vengeance » contre lui suite à une grosse dispute. Juliette, qui est parfois bien pénible ces jours-ci avec ses airs de petite demoiselle effrontée, se love dans nos bras et nous couvre de bisous…

Derniers bords
On se traine depuis hier. Cette arrivée est bien laborieuse. Il y a quelques jours, nous avions prévu de toucher terre ce lundi, mais il faut être réaliste, nous ne serons pas à Horta avant demain soir, voire mercredi matin. On a bien essayé de porter les voiles le plus tard possible hier soir, mais il a fallu rendre les armes : Le vent s’est bel et bien fait la malle. Depuis 12 heures, le moteur ronronne continuellement… nous bassinant les oreilles de son bruit lancinant. Le ciel est à l’image du manque de vent : gris fade, laiteux, cotonneux. La mer est d’huile, elle se soulève au gré de la houle, dessinant autours de nous, dans l’infini de l’horizon, un étonnant paysage de collines mouvantes. Les enfants sont un peu désœuvrés dans le carré, ils jouent au légo sans conviction. J’ai encore sommeil de ma nuit de quart, et Caro se repose. Le vent doit revenir dans l’après-midi. Et par bonheur, il revient à l’heure dite (merci Christian) et nous terminons ces dernières 24h par une longue glissage tout en douceur sous génois tangonné qui ne sera enroulé qu’à l’arrivée, à HORTA. Açores nous voilà !





Guides et astuces du voyageur au long court
« Avitaillement aux Bahamas/Bermudes/Transat Retour »
- Avec les faibles vents que nous avons rencontrés, nous avons passé beaucoup de temps en cuisine, notamment à faire des gâteaux et autres pâtisseries.
- Ne pas mégoter sur les provisions, lait, farine, œufs, sucre. L’avantage c’est que vous en trouverez partout, même à Cuba au marché noir. Pour la farine prévoir un minimum de 700 gr par jour pour le pain et les pâtisseries. Avec la farine on peut aussi confectionner des crackers, des pates à pizzas ou tartes, ou des galettes type Wraps, sympa pour les tartinages du midi. Le lait sert aux céréales du matin, chocolat chaud mais aussi aux sauces blanches, flancs, riz au lait etc. Le lait en poudre peut remplacer le lait UHT.
- Attention sur les ingrédients « rares » (plus difficiles à trouver après les Antilles Françaises) voire carrément impossibles. En République Dominicaine on trouve beaucoup de choses, mais il y a vraiment du choix dans les grands supermarchés des grandes villes comme Saint Domingue. Aux Bahamas ou Bermudes, la vie compte triple ou quadruple. Certaines denrées de base Le lait ou le beurre, indispensables en pâtisseries, y sont parfois très chers (4usd/L) Les œufs étaient plus abordables en comparaison du reste. Attention, il faut les laisser au frais ces œufs nettoyés sans doute à l’eau, calibre américain, sinon ils pourrissent plus vite que les œufs simplement « époussetés »
- Pensez à faire un stock de lait en poudre, œufs en poudre. Margarine et yaourts (ou crèmes desserts) longue conservation peuvent dépanner pour la pâtisserie ou desserts. Idéal quand le frigo est plein. La crème anglaise en poudre peut dépanner quand on manque d’œuf.
- Exemple de produits « rares » (ou chers) sortis des Antilles : chocolat noir, confitures, moutarde de Dijon, huile d’olive, vinaigre balsamique, semoule, certains légumes secs comme les lentilles, les terrines, la farine de blé noir, la sauce au pistou, le corned-beef, les champignons en boîte, les fruits secs, la confiture (notamment fraises et abricots) le confit de canard, le saucisson ou la bonne charcuterie, le vin etc.
- Si vous embarquez du vin en cubi, oubliez rosé et vin blanc qui se conservent moins bien après ouverture (à moins d’avoir la place au frigo) Le vin rouge supporte mieux la chaleur.
- On trouve de la crème fraîche ou de la crème en boîte (créma de leche en République Dominicaine), ou du lait concentré à peu près partout.
- Vous trouverez absolument partout : pates, riz, maïs et petits poids, sauce tomate, tomates en boîte ou concentré de tomates. Si vous allez aux Bahamas ou BVI, faites le plein en République Dominicaine (d’une manière générale, la vie y est beaucoup moins chère).
- Le maïs est beaucoup consommé sous toutes ses formes dans les Caraïbes. Vous le trouverez frais, en boîte ou prêt à sauter en pop corn, cela fait un goûter festif de temps en temps, surtout en transat revenu dans du caramel (sucre, et beurre)
- Si vous êtes buveur de Thé, faites votre stock aux Antilles ou aux BVI. Après, on trouve surtout du Lipton Yellow…
- Levure : on trouve partout de la levure de boulangerie sèche indispensable pour le pain du bord. Un peu moins facilement la levure chimique pour les pâtisseries. Elle est souvent vendue en boite de 200gr env (« baking powder »)
- Côté légumes : nous recommandons les courges, butternuts ou autres pour les purées ou gratins, ainsi que les choux blancs ou rouges en salades ou compotés. Les 2 légumes se conservent très bien et on en trouve partout dans la Caraïbes.
- Oignons (ne pas lésiner) et courgettes se conservent bien. Pomme de terre aussi, à l’abri de la lumière. Prendre des tomates ou des avocats bien durs au départ. Au Bahamas/Bermudes concombres, aubergines ultra réfrigérés qui pourrissent vite.
- Côté Fruits : oranges, pamplemousses et pommes (isolés des autres fruits) se conservent le mieux. On trouvera aussi des ananas, mangues, citrons. Les bananes vieillissent assez vite, mais on pourra en faire des cakes, des bananes flambées ou les faire sécher.
- Pour les protéines, poulet, viande rouge, porc se trouvent facilement, surtout le poulet. Conservation à durée limitée. Ce qui se conserve bien : saucisses et bacon. Le bacon peut agrémenter pas mal de plats et remplace les lardons. N’oubliez pas aussi de faire le plein d’œufs qui peut remplacer les protéines pour les repas (omelettes, riz cantonais, tortillas) et aider à faire de bons gâteaux. Quand on a tout épuisé, il reste le Corned-beef, la viande hachée en boîte, qui peut servir dans la bolognaise, chili con carne ou hachis parmentier.
- A Cuba, nous avons ravitaillé en excellents fruits et légumes parfaitement bio (vive le blocus) qui se conserveront le mieux. Tous pays confondus.
- A Cuba ou aux Bahamas vous trouverez du jus de citrons en bouteille pour la cuisine ou les cocktails. Intéressant.
- Charançons : vous n’échapperez pas à ces petites bêtes encombrantes, dans la farine, le riz ou plus généralement tous les paquets entamés. Une ou plusieurs feuilles de laurier les éloigneront. Si le paquet est gâté, vous pouvez le laisser sous le cagnard au soleil, les bêtes remontent mourir à l’air libre. Il faut ensuite trier…
- Si c’était à refaire : on prendrait un congélateur. Idéal pour stocker la viande ou les poissons, et surtout les langoustes 😊
- Gasoil : on peut acheter du gasoil détaxé aux Bermudes, s’arranger avec les agents maritimes locaux qui regroupent les commandes (il faut un minimum pour faire venir le camion citerne)
- Aux Bahamas et Bermudes, l’eau fournit à la pompe est parfaitement potable, prévoyez des bidons si vous n’utilisez pas vos cuves à eau pour boire. Moins chère qu’en bouteille.
Liste non exhaustive bien sûr !
Chère sÅur Juliette,
Cher frère Pierre-Louis,
Cher frère Jean,
Jâai bien rigolé au récit de de votre savoureuse écoute de la vie de St François et de la belle mise en pratique.
Câest un saint qui me touche particulièrement et comme vous lors de mes navigations en solitaire au large (moins large que vous), devant la variété quotidienne des paysages et des spectacles marins, jâai appris à louer St François pour toutes ces beautés.
Jâai eu plaisir à suivre votre belle aventure. Bravo pour tous ces émerveillements. Remerciez beaucoup vos parents pour tout ce temps passé en famille dans ce cadre si merveilleux dâhumanité et de découverte quâest le bateau et la mer.
Gardez tout cela en mémoire pour agrémenter votre vie, non en rêves à renouveler (pourquoi pas), mais surtout en richesse de fraternité, de curiosité, des plaisirs simples du quotidien.
Chère sÅur Caroline,
Chère frère Hervé,
Pendant le confinement il mâa pris dâécrire chaque jour, je vous partage celui du 17 avril inspiré par quelques livres de St François.
Je redis bravo pour votre constance à nous faire vivre votre aventure.
Je loue St François pour donner aux familles ce goût de lâexpérience, de « lâoser » partir en famille pour vivre toutes ces richesses de lâintimité familiale, créatrice, nourricière, constructrice pour le couple et les bambins.
Jâai rêvé aller vous accueillir aux Açores, tant jâavais apprécié la virée de lâannée dernière et le double plaisir dây retrouver des amis.
Un autre rêve serait dâaller vous accueillir en mer au large de Lorientâ¦..à voir si toutes les conditions pourront être réunies : connaissance dâune position, dâun date, disponibilité, météoâ¦â¦
Je continue mes rêves en partant me coucher pour en espérer de mystérieuxâ¦â¦
Pour nous lâété est difficile à organiser, entre les projets pianistes qui tombes à lâeau ou se transpose en ? , les filles à soutenir, leurs dates de congés qui bougent, les beaux-parents qui stressent à nous voir because covid â¦â¦
La vie est belleâ¦
Bises à toute la famille, Yves
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Pardon de t’avoir maudite, soeur Méduse, aurait ajouté François aussitôt qu’il aurait cessé de se gratter…
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Quel beau récit d’une vie en Mer et quelle pêche miraculeuse !!!
Profitez bien des Açores !!!!
J’espère que vous n’aurez pas trop de difficultés pour y séjourner !
Je vous embrasse tous très fort !
A bientôt Manue
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Wow! quelle régale cette lecture! comme pour toutes les LOL 😀
Je me le dis à chaque fois, mais cette fois un plus fort…. Vous vivez une aventure tellement merveilleuse en famille!
A chaque lecture, je me sent privilégiée (comme chaque lecteur probablement) d’y être invitée!
Merci encore de nous partager vos mésaventures (Aïe la méduse!) et votre quotidien qui me fait rêver! J’adore !
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Merci Sarah ! bises
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En voilà un roman ! Au moins 300 pages dans sa version papier ! Merci pour la traversée, pour Oui-oui et saint François d’Assise, pour les morsures variés de nos sœurs les méduses, nos frères les espadons, le Uno, l’arrivée aux Açores, et merci pour toutes les photos ! Quelle vitalité ! De Paris, par dessus les toits, je vous embrasse fort xxx Colette
Envoyé de mon iPhone
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Merci Colette, nous t’embrassons bien fort !
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