Le 10 Mai 2019

Après moult tergiversations, nous avons décidé en fin d’année 2018 très officiellement de partir en bateau pour accomplir ce voyage en famille dont nous rêvions depuis toujours. Avant d’épouser Hervé, je m’étais assurée que son envie de voyager restait intacte. Après de multiples périples aux quatre coins du monde notamment pour les études,  un tour du monde en bateau de trois années tout de même, une aventure professionnelle maritime aux confins de l’Amérique du Sud, je nourrissais quelques interrogations, car mon homme avait adopté avec enthousiasme une vie plus sédentaire à la Trinité sur Mer, hâvre du régatier où j’officiais dans la baie avec acharnement.

Quelques années de gestations plus tard, 3 enfants et une installation à Lorient en bonne et due forme avec maison et crédits, le désir de grand large demeure. Mais alors qu’Hervé a déjà annoncé son départ dans son boulot, je peine un peu à franchir le cap. Choisir de partir c’est renoncer…à ce qu’on a d’acquis, à ce que l’on vit de bien au quotidien. J’ai l’impression d’abandonner mon équipe. Ce que je pensais le plus dur, à savoir de l’annoncer, ce révèle le déclencheur. Un soulagement et formidable accélérateur.

De toutes façons c’est maintenant : l’an prochain, les enfants seront tous les trois scolarisés en élémentaire, nous avons encore un pied dans la quarantaine, nos parents vivent encore une retraite active. Mais la vie s’est déjà chargée de nous rappeler combien tout cela peut vite basculer. Décision prise d’une coupure d’un an, signifiant louer la maison plutôt que la vendre, et retourner à notre vie sédentaire au retour.

Bref nous partons ! Et en bateau. Même si à 3 mois de l’échéanche, l’heureux élu n’est pas encore amarré au ponton du Kernevel (le port de Lorient)  A vrai dire, aussi étrange que cela puisse paraitre (ou pas) nous avons longuement hésité à partir voilier. Encore maintenant j’ai des petites sueurs froides en pensant à ma banquière.

Ces derniers mois, Hervé a énormément suivi une famille qui a parcouru le monde en vélo. Une autre forme d’aventure extraordinaire, au plus près des populations et des pays traversés. Il faut préciser qu’Hervé n’est pas né sur l’eau mais près des montagnes que l’Homme  gravit allègrement à pied, en baudrier ou en bicyclette. Ce qui ouvre d’autres perspectives côté voyage. L’été 2018, nous avions donc entrepris de trancher la question : une croisière en bateau, suivi d’un trip en vélo itinérant le long du Canal de Nantes à Brest (j’en rêvais, modestement) Vacances enchantées qui ne nous ont pas permis de trancher. Sauf à révéler les désirs de pêche de notre aîné.

Tout cela ne nous a pas permis d’avancer concrètement sur le choix du bateau, et nous regrettons un peu les mois perdus, lors que notre candidat au départ se fait attendre. Cata ou Monocoque ? Hervé penche depuis longtemps pour la 1^ère option. Et moi la 2^e … Dernièrement nous avons toutefois rencontré une famille amie d’amis, qui souhaite partir après nous en voyage et nous permettrait d’envisager l’achat d’un cata, à condition de trouver la perle rare, qui ne courre pas les pontons en Métropole.

A l’heure où j’écris ces lignes, nous allons très certainement être fixés dans les 10 jrs !